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IM-ZOUREN, Maroc (Reuters) - Un puissant séisme d'une magnitude de 6 à 6,5 sur l'échelle de Richter a frappé mardi en pleine nuit la côte méditerranéenne du Nord du Maroc, faisant selon un bilan officiel provisoire 229 morts et 120 blessés.
D'après les autorités, qui craignent que ce chiffre ne s'alourdisse, plusieurs localités situées aux alentours de la ville portuaire d'Al-Hoceima, au pied du Rif, ont été sérieusement endommagées.
A Im-Zouren, un village situé à une vingtaine de km au sud d'Al-Hoceima, la plupart des habitations ont été aplaties comme des cartons. Les habitants, assommés par la peur, déambulent dans les rues jonchées de débris.
"Beaucoup de personnes sont restées prisonnières des gravats, il n'y a pas d'équipement", a déclaré à Reuters Télévision le maire, Hassan Hmidouch. "C'est un désastre complet, le monde doit nous aider !".
Auparavant, cet édile avait déclaré à la télévision publique 2M: "Nous n'avons ni chiens de recherche, ni matériel de levage ou d'outils nous permettant de cisailler des barres de fer".
La télévision a diffusé l'image d'un vieil homme utilisant son canif pour déchirer une couverture recouvrant, semble-t-il, un corps.
Des habitants restent prisonniers des décombres de leurs maisons en pisé qui se sont effondrées et l'hôpital principal Mohammed V se révèle trop exigu pour accueillir le grand nombre de victimes.
De nombreux blessés sont soignés dans des casernes, des dispensaires et des centres d'aide sociale. D'autres sont en cours d'évacuation par voie aérienne sur d'autres villes du royaume, dont Rabat, Casablanca et Meknès.
Le Centre géologique américain a précisé que le séisme, qui s'est produit vers 02h30 locales/GMT, mesurait 6,5 sur l'échelle ouverte de Richter.
AÏT-KAMARA AURAIT ETE COMPLETEMENT DETRUIT
Pour sa part, l'agence officielle de presse marocaine Map a fait état d'une magnitude 6 sur cette même échelle, précisant que le séisme avait été ressenti jusqu'à l'ancienne capitale impériale de Fès et à Taza, au pied du Moyen-Atlas.
La Map donne un bilan provisoire de 229 morts, dont 164 à Im-Zouren, ce qui en ferait le séisme le plus meurtrier au Maroc depuis celui d'Agadir, sur la côte atlantique, qui avait rasé la ville et fait 12.000 morts le 29 février 1960.
Selon Joséphine Shields, déléguée à Tunis pour l'Afrique du Nord de la Fédération internationale des sociétés de Croix-Rouge et de Croissant-Rouge, six villages situés dans un rayon de 15 km d'Al-Hoceima ont été détruits, dont celui d'Aït-Kamara.
"Aït-Kamara aurait été complètement détruit. On nous a dit que l'ensemble de la zone touchée abritait entre 300 et 400.000 personnes. C'est un secteur reculé, très montagneux, donc difficile d'accès", a-t-elle précisé en insiquant que les victimes avaient besoin de couvertures, de vêtements chauds, de vivres et d'eau.
A Al-Hoceima, un responsable du ministère de l'Intérieur a déclaré qu'il fallait d'urgence de l'équipement lourd pour déblayer les débris et rechercher des survivants. Mais il a souligné que la région était difficile d'accès en raison des routes sinueuses serpentant aux marches du Rif.
Un député de la région a déclaré à Reuters, sous le sceau de l'anonymat: "Le nombre des tués pourrait aisément atteindre 300. Les sauveteurs n'ont réussi à sortir qu'env iron 10% des personnes que l'on croit être ensevelies sous les débris dans les villages des environs d'Al-Hoceima".
D'après la Map, une opération de secours impliquant l'armée et la marine et appuyée par des hélicoptères est en cours. Le roi Mohammed VI a annulé ses engagements pour superviser les opérations, a précisé un membre du palais royal.
Le dernier séisme majeur ayant frappé le Maghreb remonte à mai 2003, faisant 2.300 tués près d'Alger.
